Même les managers expérimentés peuvent prendre des décisions biaisées.
Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?
Un biais cognitif est une distorsion de notre raisonnement.
Les biais cognitifs ne sont pas des fautes morales : ce sont des automatismes du cerveau qui filtrent la réalité.
Notre cerveau simplifie la réalité pour agir plus vite. Il cherche la cohérence avant la vérité. Malheureusement ces raccourcis mentaux influencent nos décisions de manière inconsciente.
Ils peuvent altérer la qualité du jugement, fausser les évaluations ou créer des injustices.
L’impact des biais cognitifs dans la décision managériale
Les biais sont partout. Ils affectent le recrutement, la gestion d’équipe, les promotions, la communication et la stratégie.
Exemples :
- Biais de similarité : favoriser les profils qui nous ressemblent → risque de manque de diversité.
- Biais de confirmation : ne retenir que ce qui conforte nos idées → décisions peu éclairées.
- Biais de halo : généraliser une impression positive ou négative → jugements injustes.
- Biais d’ancrage : se figer sur la première information reçue → arbitrages faussés.
Résultat : des décisions managériales injustes, discriminatoires ou inefficaces.
Conséquence : un management moins juste
Lorsqu’ils ne sont pas identifiés, les biais cognitifs provoquent :
- des décisions injustes (favoritisme, exclusions implicites),
- des jugements rapides sans contextualisation,
- une baisse de diversité et d’innovation,
- et parfois un épuisement managérial, car la lucidité demande de ralentir.
Pourquoi développer une lucidité managériale ?
Le management capacitant, approche que je développe dans mes accompagnements et mes recherches, replace la conscience et la réflexivité au cœur de la décision.
Il ne s’agit pas d’éliminer les biais, il s’agit ici de les identifier et les apprivoiser.
La lucidité managériale devient alors une compétence stratégique : elle redonne au manager sa liberté de penser et d’agir avec discernement.
Reconnaître ses biais n’est pas un aveu de faiblesse : c’est un acte de conscience.
Exercice : cartographier ses biais en 5 étapes
1. Identifier une décision récente
Choisissez une situation où vous avez dû trancher : recrutement, feedback, arbitrage, etc.
Exemple : “J’ai choisi un collaborateur pour un projet transversal.”
2. Observer vos pensées spontanées
Notez vos intuitions et vos émotions immédiates.
Exemple :
“Je savais dès le début que c’était la bonne personne.”
“Je ne voulais pas froisser l’équipe.”
“Je sentais qu’il allait réussir.”
3. Repérer le biais probable
| Biais | Indice typique | Effet sur la décision |
|---|---|---|
| Confirmation | Je cherche ce qui me donne raison | Fermeture à d’autres points de vue |
| Ancrage | Je reste bloqué sur ma première idée | Jugement rigide |
| Halo | Je juge une personne sur une seule qualité | Décision injuste |
| Similarité | Je favorise ceux qui me ressemblent | Manque de diversité |
Exemple : il me ressemble, il ne pouvait être que la bonne personne pour mener ce projet à bien.
4. Reformuler votre raisonnement
Posez-vous : “Qu’aurais-je vu autrement sans ce biais ?”
Cherchez une perspective contraire à la vôtre.
5. Ancrer l’apprentissage
Notez ce que vous voulez expérimenter la prochaine fois. Décidez d’une action corrective :
“Avant de décider, je solliciterai un avis différent.”
“Je formulerai mes hypothèses avant mes certitudes .”
En conclusion
La lucidité managériale est une compétence stratégique.
Elle ne s’enseigne pas par la théorie, Elle se développe par l’entraînement à se questionner, à écouter, et à douter intelligemment.
Reconnaître ses biais, c’est déjà agrandir son champ de liberté.
Pour aller plus loin
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